L’idée est de faire soi-même son nettoyant ménager, pour obtenir un produit à la fois sain, efficace et peu coûteux. Pourquoi ? En fait, j’ai déjà eu l’occasion d’évoquer la toxicité, pour les humains comme pour leur environnement, des produits commercialisés par l’industrie des cosmétiques. La première solution a été, pour moi, de remplacer savon liquide, gel douche et shampoing par du vrai savon de Marseille ; j’insiste sur le « vrai » puisque la quasi totalité des savons de Marseille commercialisés ne respectent ni la recette traditionnelle, ni les ingrédients originels. Je publierai d’ailleurs prochainement un guide pour vous permettre de débusquer les bons savons de Marseille et d’écarter les (trop nombreux) produits douteux. Les savons issus de la saponification à froid sont une autre solution que j’étudie – j’y reviendrai prochainement. Quoiqu’il en soit, il est un évènement régulier – hebdomadaire, pour ce qui concerne notre foyer – pour lequel il n’est pas question de faire l’impasse : LE MENAGE ! Et qui dit ménage, dit produits ménagers…
Ces produits ménagers, comme l’a soulevé récemment 60 Millions de consommateurs dans un hors-série consacré au sujet, sont également remplis de produits toxiques, irritants, corrosifs, allergisants et même polluants pour l’air de votre habitation. Bref, le bilan est assez lamentable, et il suffit de lire les étiquettes au dos des produits nettoyants vendus en supermarché pour se rendre compte que la liste des ingrédients manque de transparence : elle est très partielle, et s’accompagne systématiquement de pictogrammes inquiétants, voire d’un numéro de téléphone pour contacter les centres anti-poison. Une inquiétude renforcée par les mentions qui vous incitent à utiliser ces produits en ayant au préalable protégé votre visage et enfilé une paire de gants ! Le pire, c’est que les produits labellisés « écologiques », ne font guère mieux.
Avouez qu’il est quand même dommage, en voulant rendre son habitat plus sain et plus propre, de mettre en danger l’environnement extérieur et sa propre santé…
Alors, on fait quoi ? On arrête de faire la vaisselle et le ménage, et on vit comme des cradingues dans la saleté et l’omniprésence bactérienne ? Evidemment, non : le plus simple consiste à remplacer les produits industriels toxiques par des produits aussi naturels et inoffensifs que possible, pour l’être humain comme pour son environnement.
J’ai donc fait des recherches – la littérature sur le sujet abonde – et je vais commencer par aborder le sujet du nettoyant multi-usage. J’utilisais jusqu’alors un nettoyant avec pulvérisateur de la marque Cif, satisfaisant sur le plan de l’efficacité mais trop volatil à mon goût, à l’odeur forte et surtout quasiment muet sur sa composition. Hors plus le temps passe, plus j’aime savoir ce qui compose précisément les produits que j’achète. Une majorité d’internautes s’accordent sur la recette du nettoyant ménager qui serait le plus efficace, naturel et inoffensif ; mais je vais aussi vous proposer d’autres recettes, vous allez comprendre pourquoi :
1) Le nettoyant multi-usage naturel et écologique le plus répandu
A base d’eau, de bicarbonate de sodium (également appelé bicarbonate de soude) et de vinaigre blanc, ce nettoyant est écologique, non-toxique et très économique. Il est décliné sur le Web en dizaines de recettes assez proches, mais certains internautes (ceux qui ont eu un bac S avec mention) remettent en cause son efficacité, pour raison simple : le mélange d’un composant basique (le bicarbonate de sodium) et d’un acide (le vinaigre blanc contient de l’acide acétique) neutraliserait la solution.
De fait, le mélange des deux engendre une réaction, avec un dégagement de CO2, ainsi que la formation d’eau et d’acétate de sodium, qui est utilisé par l’industrie agro-alimentaire comme conservateur et correcteur d’acidité (sous le code E262). Quelles sont ses propriétés réelles en tant que produit ménager ? Bonne question ! Ce qui est certain, c’est que le pH du produit final n’est pas aussi faible qu’avec uniquement du vinaigre, et pas aussi élevé qu’en se contentant de bicarbonate…
Au final, le liquide est légèrement troublé et, après un temps de repos, des particules blanches s’amassent au fond du récipient. Pour autant, j’ai pu constater que ce « nettoyant maison » n’est pas inefficace : il est utile pour nettoyer les surfaces tels qu’évier, lavabo, baignoire, toilettes, robinetterie, plaques à induction, etc. Dans le doute, vous pouvez aussi tout simplement supprimer le bicarbonate de cette recette… Attention toutefois à ne pas utiliser ce nettoyant sur des surfaces calcaires ou trop poreuses, qui pourraient être endommagées. Evitez également les parquets, les surfaces en bois (table, plan de travail), et les matériaux fragiles.
Si vous souhaitez l’utiliser (à vos risques et périls – faites d’abord un test sur une petite surface !), voici les proportions que je vous recommande :
Pour un flacon vaporisateur de 75 cl (750 ml) :
- Versez à l’aide d’un entonnoir (ou de beaucoup d’adresse !) 3 cuillères à soupe de bicarbonate de sodium (je vous invite à lire ceci pour bien le choisir) dans un flacon vaporisateur propre et sec – vous pouvez recycler un flacon de produit nettoyant pour vitres, par exemple. L’intérêt du bicarbonate ? C’est un produit nettoyant légèrement abrasif, anti-odeur, dégraissant et détachant.
- Ajoutez 65 cl d’eau chaude, fermez le récipient à l’aide de votre pouce et secouez pour dissoudre (assez difficilement, parce qu’il résiste, le bougre) le bicarbonate de sodium.
- Complétez avec du vinaigre blanc (8 à 10 cl). Secouez en plusieurs fois, toujours en vous aidant du pouce pour fermer. Attention ! Le CO2 dégagé va faire gonfler le récipient, il ne doit donc pas être fermé à ce stade par un bouchon, sous peine d’exploser…
Pourquoi mettre du vinaigre blanc ? Parce qu’il désinfecte, et il élimine le tartre comme personne ! En contrepartie, il vous inflige une odeur peu agréable, mais la solution se trouve à la ligne suivante… - Si vous n’appréciez pas l’odeur du vinaigre, ajoutez cinq à quinze gouttes d’huiles essentielles (j’ai choisi la lavande, mais vous pouvez aussi utiliser citron, mandarine, tea tree…), qui neutraliseront l’odeur du vinaigre et parfumeront légèrement le produit. Attention, même si elles sont naturelles, les huiles essentielles sont à manipuler avec précaution, elles peuvent être source d’allergies, et ingérées à haute dose elles peuvent représenter un grave danger pour la santé. Mollo, donc.
Le résultat : un nettoyant qui ne coûte que quelques dizaines de centimes d’euros au litre ! Vous pourrez utiliser ce nettoyant comme n’importe quel autre produit ménager : agitez copieusement le pulvérisateur avant chaque utilisation, rincez les surfaces à l’eau chaude au préalable, pulvérisez, et frottez avec une éponge, puis rincez à nouveau. J’ai noté que les surfaces nettoyées étaient moins brillantes avec ce nettoyant qu’avec le Cif utilisé précédemment, mais elles ne sont pas moins propres pour autant.
La question est : quel est l’effet à long terme de ce produit nettoyant sur les différents types de surface ? Pour l’instant, je n’ai que quelques semaines de recul, ce qui est nettement insuffisant pour dresser un bilan. Autre question : par rapport à un produit multi-usage (type Cif, Ajax, Mr. Propre, St Marc et j’en passe), quelle est réellement son efficacité désinfectante, bactéricide et fongicide ? Je n’ai pas non plus la réponse, mais comme je ne suis pas un dingo de la chasse aux bactéries et que je n’ai constaté aucune moisissure (je trouve même mes joints de salle de bain plus propres et blancs qu’auparavant), je suis satisfait de cette solution.
2) Une recette alternative de produit nettoyant naturel et économique ?
Vous n’êtes pas content du résultat obtenu avec le mélange vinaigre + bicarbonate ou vous doutez sérieusement de son efficacité ? Pas de panique, il existe d’autres alternatives : des dizaines de recettes différentes parsèment internet et les publications spécialisées. Je vous livre celles que j’ai l’intention de tester prochainement – je ferai une mise à jour de cet article le cas échéant.
Un nettoyant au savon de Marseille
Il suffit de prendre la recette précédente (vous pouvez éventuellement augmenter légèrement la dose de vinaigre), mais vous n’incorporez ni bicarbonate ni huiles essentielles. A la place, vous intégrez, toujours dans de l’eau très chaude, le quart d’un verre de savon de Marseille râpé. N’utilisez pas du savon acheté en copeaux ou en paillettes, souvent additionné de conservateurs toxiques, mais râpez vous-mêmes un savon en cube : c’est moins cher, et le savon est de meilleure qualité. A condition de bien choisir votre savon de Marseille : je vous invite ainsi à lire l’article que j’ai déjà consacré au sujet. Cette solution est moins populaire que le mélange bicarbonate + vinaigre, mais elle a le mérite d’éviter toute interaction entre une base et un acide – encore que dans le savon de Marseille l’huile est saponifiée lors d’une réaction avec de l’hydroxyde de sodium (communément appelé « soude »), qui est la encore un composé basique et non un acide.
Pour ce qui est d’en juger l’efficacité, je reviendrai vers vous dès que j’aurai testé (en vous donnant notamment un poids précis pour le savon rapé !).
Un nettoyant au savon noir
Encore plus simple : vous incorporez trois à quatre cuillères à soupe de savon noir liquide dans un litre d’eau chaude, et voilà. Attention, le vrai savon noir liquide est à base de potasse, d’huile d’olive ou d’huile de lin, et d’eau. Rien de plus, et rien de moins. Lisez l’étiquette et la liste des ingrédients avant d’acheter !
Attention, si vous utilisez un nettoyant à base de savon noir, un rinçage soigneux des surfaces nettoyées est impératif après usage, pour éviter les traces résiduelles (même si dans le cas présent la quantité utilisée reste modeste). Je vous conseille d’ailleurs de bien rincer les surfaces nettoyées quel que soit le nettoyant, voire d’essuyer avec une lingette en tissu microfibre les surfaces en métal (robinetterie notamment) et en verre.
Là encore, je mettrai à jour cet article pour vous donner mon avis sur cette solution dès que je l’aurai testée.
Dans les semaines et mois à venir, je vous proposerai de nouveaux articles sur la meilleure façon de remplacer les produits ménagers (liquide vaisselle, lessive, adoucissant…) et les cosmétiques (dentifrice notamment, parce que pour le gel lavant spécial mains, ou pour le gel douche ou le shampoing c’est déjà fait).
En attendant, je vous laisse, dans les commentaires, donner votre avis sur cette solution, et partager vos astuces et recettes pour un nettoyant ménager écologique, économique et efficace !
A bientôt sur Le Curionaute.
NOTE : les photos publiées dans cet article sont issues de ma collection personnelle ou de Pixabay (photos en licence CC0 pour ce qui concerne Pixabay).